QUI EST MARIA CORINA MACHADO, CELLE QUI A TRAHI LA PATRIE ? (par Atilio Boron)
QUI EST MARIA CORINA MACHADO, CELLE QUI A TRAHI LA PATRIE ?
Ce
que les porte-parole néocoloniaux oublient de dire, c'est que María
Corina Machada, femme d'extrême-droite, a été jugée selon une
législation qui est pratiquement la copie conforme de la loi
étasunienne.
Selon ce texte, condensé dans l'article 18 du Code des
États-Unis, § 2381, il est établi que « Quiconque, en raison de son
allégeance aux États-Unis, prend les armes contre le gouvernement des
États-Unis et/ou ses forces armées ; ou coopère avec ses ennemis, leur
apportant aide et soutien aux États-Unis ou ailleurs, et offre un
soutien financier, logistique ou toute autre forme de soutien à un pays
ou une organisation en guerre avec les États-Unis, quiconque commet ce
crime sera emprisonné et puni de mort, ou d'emprisonnement et d'amende,
et sera disqualifié de toute fonction publique aux États-Unis. »
Selon
la jurisprudence étasunienne, le crime est prouvé lorsque quelqu'un a
commis un acte manifeste contre le gouvernement des États-Unis (une
guerre, l'aide à un gouvernement ou une organisation ennemie, etc...) et
a participé à toute forme de rébellion ou de conspiration séditieuse
contre lui.
Il
est plus qu'évident que si Maria Machado avait été citoyenne
étasunienne et avait agi comme elle le fait au Venezuela depuis une
vingtaine d'années, elle aurait été arrêtée, poursuivie et condamnée par
les autorités étasuniennes.
Machado a rencontré publiquement au moins
un président étasunien, George W. Bush Jr., qui l'a reçue dans le Bureau
ovale le 31 mai 2005, lors d'un entretien privé plus que formel, d'un
peu plus de 50 minutes.
Le sujet de la conversation était censé être une
demande d'aide pour renverser le gouvernement constitutionnel du
président Hugo Chávez Frías, à la veille du Sommet crucial des Amériques
prévu en novembre de la même année, où la Maison-Blanche attendait
l'approbation de la ZLEA. Mettre
fin au leadership charismatique de Chávez était crucial pour la
réussite de ces plans machiavéliques.
Machado était présente,
participant à d'innombrables réunions avec d'autres hauts responsables
des administrations étasuniennes successives, cherchant les moyens
d'atteindre cet objectif.
En
mars 2014, coïncidant avec la première des sanglantes « guarimbas »
organisées par la droite vénézuélienne, Machado apparut sur la scène
internationale en tant qu'« ambassadrice suppléante » du Panama au
Conseil permanent de l'Organisation des États américains (OEA),
profitant de cette tribune pour attaquer le gouvernement du président
Nicolás Maduro.
Machado était alors députée à l'Assemblée Nationale de
la République Bolivarienne du Venezuela et, dans un acte de trahison
flagrant, elle demanda ouvertement devant le Conseil permanent de l'OEA
que l'organisation organise une intervention militaire étrangère pour
renverser le président Nicolás Maduro.
Pendant ce temps, les sbires des
guarimbas assassinaient sans discrimination toute personne semblant être
chaviste, les brûlant souvent vifs.
Il convient de rappeler qu'en 2017,
les guarimbas (émeutes de rue) refirent surface, bénéficiant du soutien
sans réserve de la droite vénézuélienne et de ses alliés étasuniens,
sans que Machado ne condamne leurs crimes odieux contre la population.
Au contraire, tout au long de ces années, elle a constamment appelé à
l’intervention de forces étrangères pour renverser le gouvernement
légitime de son pays.
Il
ne faut pas oublier que, pendant de nombreuses années, cette dirigeante
vénézuélienne « patriote » a plaidé sans relâche auprès des
gouvernements des États-Unis et de l'Union Européenne pour l'imposition
de sanctions économiques et autres contraintes sévères à la République
bolivarienne du Venezuela. Ce pays est actuellement victime de 930
mesures coercitives unilatérales (MCU) qui affectent tous les secteurs
de l'activité économique et causent de graves difficultés à l'ensemble
de la population vénézuélienne.
En bref, il s'agit d'un cas flagrant de trahison, traité avec une clémence surprenante par le gouvernement chaviste.
En
2005, Machado a été jugée pour avoir signé le « Décret Carmona », qui a
validé le coup d'État au Venezuela du 10 avril 2002.
Elle a également
été jugée pour conspiration, car une ONG qu'elle a créée et dirigée a
reçu une subvention de 53 000 dollars du National Endowment for
Democracy, financée par le Congrès des États-Unis. Pour ces deux chefs
d'accusation, elle a été condamnée à 28 ans de prison, mais a été
graciée par le président de l'époque, Hugo Chávez. Dans aucun autre
pays, Machado n'aurait pu poursuivre sa carrière politique comme elle le
fait aujourd'hui au Venezuela. Dans la plupart des pays européens, elle
aurait été emprisonnée et aurait purgé de longues peines, et la même
chose se serait produite en Argentine, au Brésil, au Chili, au Mexique,
au Pérou ou dans tout autre pays de la région.
D'autre
part, il ne faut pas oublier qu'il ne s'agissait pas de simples
paroles. Leur attaque contre leur propre pays a eu des conséquences
concrètes qui ont causé d'importants dommages. Il est indéniable que
María Corina Machado et le « président autoproclamé » que fut Juan
Guaidó, ont cédé des entreprises et des biens appartenant au peuple
vénézuélien à des mains étrangères, comme CITGO aux États-Unis et
Monómeros, le plus grand fabricant d'engrais en Colombie. Ces deux
personnes ont également été complices de la saisie de 31 tonnes d'or par
le Royaume-Uni, évaluées à près de deux milliards de dollars, ainsi que
du blocus des avoirs financiers imposé par Washington et ses laquais
européens. Selon des estimations prudentes, les dommages économiques
causés par Machado et Guaidó à la République bolivarienne du Venezuela
s'élèvent à environ 140 milliards de dollars. Malgré cela, ils réclament
l'impunité.
Dans ce contexte, María Corina Machado était déjà frappée d'une interdiction d'exercer une fonction publique depuis 15 ans, à compter de 2015, conformément à la décision du Contrôleur Général de la République. La décision prise et annoncée par la Cour suprême du Venezuela était simplement la ratification d'une décision prise il y a 10 ans.
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